C’est peu dire que Marion aime faire la fête. Comme j’aime aussi faire la fête, c’est normal qu’on se connaisse. Certaines bribes de souvenirs qui remontent quand je pense a Marion me ramènent à sa façon désinvolte de chanter “la tendresse” de sa voix chaude et suave malgré ses dents toutes bleues. Je la vois parcourir la scène avec sa commère Gouaine en scandant “Bambi est mort ce soir, Pan-pan a le cafard !”. Je la vois déguisée en veuve de milliardaire en train de se lancer du sérum physiologique dans les yeux pour faire semblant de faire semblant de pleurer. Je me revois avec elle sur scène, jouant du banjo en playback (mais c’était vraiment moi qui jouait du violon sur la bande qui passait). Je la revois raconter des histoires salaces avec le plus grand naturel et cette petite lumière provocatrice dans les yeux qui nous désarme tous.
J’avais envie qu’on prenne du temps ensemble, pour voir qui se trouvait derrière ce masque souriant et rigolo qu’elle met sur scène ou dans les fêtes, et j’ai rencontré une femme rigolote et souriante comme son masque, mais aussi une maman aimante, une compositrice-autrice prolifique, une artiste en constante réinvention, et la chanteuse à la voix suave et chaude dont je me rappelais.