Rozenn et moi on ne fait que se croiser. On s’apprécie quand on se voit, parfois dans un fest-noz, parfois dans un festival, autour d’un verre à la buvette dans un groupe d’amis communs. Mais comme on a tous les deux beaucoup d’amis, on n’a jamais vraiment le temps d’échanger vraiment. Je suis donc allé la voir chez elle par un beau matin de novembre, un jour où nos nombreux projets musicaux nous laissaient un peu de répit à tous les deux.
Elle m’a très vite proposé de faire cette chanson en breton sur un charbonnier, et j’ai rebondi avec une variante québécoise sur le même thème. On a cherché les tonalités, essayé plein d’idées musicales qui ne marchaient pas, j’ai tenté de chanter en breton, on a fait une pause déjeuner, on a encore essayé plein d’idées, on a élagué, rajouté un peu de ceci-cela par ici, enlevé un chouïa de truc-truc par là, et j’ai invoqué le souvenir des cours de chant que Marthe Vassalo m’a donnés pendant que Rozenn mettait un peu de rouge à lèvres. On a cherché un cadrage, changé de cadrage, trouvé un miroir et encore changé de cadrage, posé les éclairages parce qu’il faisait nuit, on a retravaillé un peu la musique parce qu’entre temps on avait oublié ce qu’on devait faire, et on a finalement enregistré ce morceau. Après nous sommes encore restés heureux quelques temps.
Vous pouvez tout savoir de la vie musicale de Rozenn sur son site officiel : https://www.rozenntalec.bzh