Il y a 15 ans, un respectable magazine Callacois respecté titrait en Une: « Qui est Jack Titley ? ». À l’époque on aurait dessiné le génie en digne héritier du blues, de la folk et autres élixirs de danse en tous genres. Traversant les années suivantes en prolifique créateur de compositions structurées-déstructurantes (cf. Scoubidou Mag’), il est devenu l’idole de générations entières dévouées au bluegrass : un esprit tordu dans un corps sain. Quel meilleur exemple l’histoire aura-t-elle connu que ce combo de Long Kreiz Beach formé par l’égérie des chemises à carreaux « lumberjack » et sa redoutable soeur : le Jack Danielle’s String Band ?
Mais l’époque vire à la débâcle généralisée, le JDSBand est relégué au passé. Les tabloïds se frottent les mains, les labels privilégient l’art pour le fric et la drogue dure est partout. Jimi Hendrix est mort. La mode est à l’accordéon et à l’harmonica. Les batteurs sont les stars du centre névralgique de Malguénac et le funk est la nouvelle donne internationale.
C’est dans ces conditions que la pop star de la « ginger attitude » signe un nouveau contrat avec lui-même, enregistre et sort « Jack Titley & the Bizness ». Avec ce disque, le chanteur opère un véritable tournant en adoptant le style américain dans une démarche implicitement vestimentaire et musicale. Et de fait, l’album ne manque pas d’évoquer à peu près tous les styles acoustico-électriques que le milieu ait jamais connu, de John Renbourn à Cerrone, le grand saut est opéré. Les générations à venir n’ont qu’à bien se tenir !
Cécile Even
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